Dans la religion orthodoxe, il existe une coutume très ancienne (issue sans doute des tous premiers chrétiens ?) qui consiste à s’offrir des œufs durs pour les fêtes de Pâques. Je ne sais pas à quand remonte cette tradition ni depuis quand ces œufs sont colorés et encore moins quand est apparue l’utilisation de couleurs du commerce qui sont : le rouge, le vert, le bleu et le jaune !
En tous cas, aussi loin que je m’en souvienne, nous avons toujours acheté des couleurs pour les œufs dans les magasins russes (nous allions spécialement à Paris pour les trouver).
A défaut, on peut tout à fait utiliser les colorants alimentaires en forçant les doses. Malheureusement il manque alors la couleur bleue.
Certaines personnes se servent des pelures d’oignons qui donnent une très jolie couleur rousse mais il faut alors les faire macérer très longtemps à l’avance : pas de place donc à l’improvisation.
Il faut compter environ 3 œufs par personne, surtout si vous avez de jeunes enfants car le jeu consiste pour commencer le repas pascal, à tenir chacun un œuf puis de le choquer avec son
voisin pour essayer de le casser tout en évitant de casser le sien. Il convient de garder son œuf intact le plus longtemps possible. Gardez les boites, les « casiers » vous serviront à
déposer les œufs pour les faire sécher.
Pour les cuire « durs », il faut mettre du vinaigre dans l’eau, partir de l’eau froide et amener à ébullition très très doucement pour éviter la casse.
Mon amie Monique les laisse tremper dans l’eau à température ambiante quelques minutes avant de démarrer la cuisson. Ensuite, il fait les laisser dans l’eau qui doit rester frissonnante car pour réussir une coloration homogène, les œufs doivent être très chauds.
Si par bonheur vous trouvez des couleurs spéciales, et pour ma part je les ai trouvées dans ma boutique référence « Imperia »
à Nantes (en provenance directe de Moscou) : j’y ai acheté quatre sachets des 4 couleurs primaires. on peut aussi mélanger des couleurs pour obtenir du viloet par exemple, ou de
l'orange...jouez les apprentis sorciers)
J’ai lu le mode d’emploi qui spécifie qu’il faut 10 cl d’eau bouillante (donc pour les 4 : 40 cl…forcément), à laquelle on ajoute 1 cuillerée à soupe de vinaigre d’alcool, donc pour moi, 4 (les mettre avant de faire bouillir bien sûr, sinon vous refroidissez l’eau). Vous prenez 4 grands bocaux à confiture, mettez la couleur au fond, une cuillère à soupe pour éviter que le bocal n’éclate, puis vous versez dessus l’eau bouillante. On faisait ça au moins à deux personnes (quatre c’est mieux) car chacun a la responsabilité de sa couleur. Maman nous donnait l’œuf qu’elle sortait de l’eau avec une petite passoire et nous le trempions 5 mn minimum dans notre couleur. Plus vous le laissez longtemps, plus la couleur est foncée, vous l’aurez compris. Vous sortez alors l’œuf avec votre cuillère, vous le déposez délicatement dans la boite pour qu’il sèche.
Vous procédez de même si vous utilisez des colorants alimentaires (n’hésitez pas à prendre 4 ou 5 petites fioles). Ne vous inqiétez
pas, si votre oeuf est légèrement fendu, le blanc sera joliment marbré.
Le lendemain, pour faire briller les couleurs, vous frottez les œufs avec de la couenne de lard qui graisse moins les mains que si vous utilisez de l’huile.
Bien sur, si vous n’avez ni couleurs, ni colorants alimentaires, prenez des couleurs non toxiques et faites peindre vos enfants en laissant courir leur imagination. Ce sera toujours joli et quelle fierté pour la famille !
Vous commencez donc le repas de fête par la « bataille » d’œufs et vous les mangerez avec une sauce au raifort, ou une mayonnaise, sans oublier dans votre assiette les « molossols » avant de passer au kholodietz *!
*Voir recette du 20 mars.